Comment stimuler son système hormonal ?
Le passage du stade d’enfant à homme est marqué par de nombreux changements physiques et physiologiques : croissance de la barbe, développement musculaire, changement de la voix et des traits du visage. Bref, le façonnage des traits masculins !
Toutes ces modifications physiques sont contrôlées par des hormones, et notamment par deux d’entre elles appelées Testostérone et hormone de croissance (GH).
Mais alors, si ces hormones sont capables d’augmenter les traits virils et faire gagner en puissance les adolescents, sont-elles capables de continuer cet effet en vieillissant ? La réponse est oui ! Il n’est plus à démontrer qu’en augmentant les taux de testostérone et d’hormones de croissance, les performances physique et mentales sont améliorées [1] [2] [3]. Augmenter les taux de ces hormones n’est pas chose facile, mais pas impossible ! Il est en effet possible de stimuler les synthèses endogènes (issues de la production naturelle de l’organisme) de ces hormones dites « anabolisantes ». Mais quels sont donc les actifs qui permettent d’augmenter les taux de ces hormones impliquées dans le développement physique et mental ?
1 – Stimuler la synthèse de testostérone
La production de testostérone dans l’organisme est contrôlée par un axe appelé HPG, abréviation anglaise de Hypothalamus, Pituitary (hypophyse), Gonad (testicules). Chacun de ces organes communiquent entre eux par l’intermédiaires d’hormones (GNRH, LH) pour finalement stimuler les cellules de leydig situées dans les testicules qui sont responsables de la production de testostérone. Pour optimiser cette production de testostérone, il est important de stimuler la totalité de l’axe et pas uniquement les cellules de leydig.
Pour cela, l’acide aspartique, le zinc et le gingembre par exemple permettent de maintenir les synthèses normales de LH, hormone qui permet la communication entre l’hypophyse et les testicules [4] [5] [6].
La LH vient donc stimuler les gonades, ou testicules, et plus particulièrement les cellules de leydig qui répondent à ces stimulus par la synthèse et le relargage de la testostérone [7] !
Cette réaction permet donc d’augmenter les taux de testostérones circulant. Cependant, une fois relarguée, la testostérone est captée par des molécules (glycoprotéines) et notamment l’une d’entre elles appelée « Sex Hormone-Binding Globulin » (SHBG) [8]. Cette molécule sécrétée par le foie se lie aux hormones sexuelles telles que la testostérone ce qui les rends inactives, et empêche donc d’apporter l’effet souhaité par celle-ci. Seule une petite partie (environ 2%) de la testostérone se trouve sous forme libre et donc active.
Il a cependant, été démontré que la racine d’ortie (Urtica Doica) renferme des actifs qui ont la capacité de se lier à ce ligand SHBG et ainsi freiner l’inhibition qu’il exerce sur l’action de la testostérone (8). Plus ce ligand est lié par les actifs contenus dans l’ortie, plus la part de testostérone libre peut être importante.
Le second point de vigilance à avoir concernant la testostérone, c’est sa transformation en œstrogène. L’organisme transforme l’hormone anabolisante qu’est la testostérone en œstrogène qui est l’hormone sexuelle femelle, qui n’a aucun bénéfice connu à ce jour dans l’activité sportive. Cette transformation se fait par le biais d’une enzyme appelée aromatase [9]. Pour bénéficier pleinement de l’action de la testostérone, il faut donc réduire au maximum cette transformation, et donc perte, de testostérone.
C’est ce que permet une plante comme le fenugrec, ou les resvératrols contenus dans certains fruits tels que les raisins ou les mûres [10] [11]. En effet, ces actifs inhibent l’action de l’aromatase ce qui permet de conserver un taux de testostérone maximal et ainsi optimiser son effet masculinisant.
2- Stimuler la synthèse d’hormone de croissance
L’hormone de croissance, aussi appelée somatotropine, est une hormone sécrétée par l’hypophyse. Elle est impliquée dans le métabolisme des protéines induisant l’anabolisme, dans le métabolisme énergétique et comme son nom l’indique, dans la croissance de nombreux organes et tissus de l’organisme. De nombreuses études menées ont permis de mettre en avant que la consommation d’arginine et d’ornithine permettent d’augmenter la sécrétion d’hormone de croissance en stimulant la glande pituitaire (hypophyse) [12] [13]. L’activation de la voie de production de l’hormone de croissance est liée également à la production de ghréline. Cette hormone assez méconnue contrôle la prise alimentaire. En effet, plus les taux de ghréline sont importants, et plus l’appétit est grand. Et si les aliments apportés sont de qualités cela ne fait que faciliter la récupération, la construction musculaire et ainsi la performance.
3- Limiter la synthèse de cortisol
L’exercice physique à un impact fort sur les fonctions endocrines (sur les sécrétions hormonales). Une pratique d’activité physique intense et régulière entraîne des améliorations dans les productions de testostérone et d’hormones de croissance [14]. Ces changements ont pour objectifs de stimuler la récupération et adapter l’organisme à l’effort subit. Mais ce ne sont pas les seules hormones sécrétées. En effet, un effort intense de longue durée induit la production de l’hormone du stress appelée cortisol par la glande surrénale. Et cette dernière est à éviter car son action est catabolisante (induit la dégradation musculaire), elle entraîne la destruction des tissus musculaires, freine la formation de glycogène musculaire (et donc la reconstitution des réserves d’énergie) et enfin inhibe la synthèse de testostérone et autres hormones anabolisantes. Pour optimiser les bénéfices de l’entrainement, il est donc important de veiller à ce que les taux de cortisols sécrétés soient minimisées et rapidement évacués.
C’est notamment ce que permet une plante comme le ginseng, considérée comme une plante adaptogène qui régule l’axe HPA (Hypothalamus, glande Pituitaire, glande surrénale) et donc freine la production de cortisol [15]. Les vitamines du groupe B ainsi que l’ornithine sont également connues pour limiter la production de cortisol et ainsi diminuer les taux dans le sérum [16] [17].
En bref ?
Les hormones conditionnent le vivant, circulent dans le sang pour transmettre des informations aux organes cibles. Il est indispensable de les prendre en considération dans l’objectif de progresser dans une activité sportive. En stimulant les hormones dites « anabolisantes » (testostérone et hormone de croissance) et en inhibant la synthèse de celles dites « catabolisante » (cortisol), on favorise la division cellulaire et donc le renouvellement des fibres musculaires endommagées par l’entrainement. Ce qui permet donc d’accélérer la récupération et ainsi adapter l’organisme plus rapidement aux efforts auxquels il est soumis, ceci se traduisant par une amélioration plus rapide de la performance.
Bibliographie
[1] | S. Bhasin et al, «Proof of the effect of testosterone on skeletal muscle,» Journal of Endocrinology, 2019. |
[2] | H. M. School, «Testosterone may improve mental function,» 2008. |
[3] | C. Velloso, «Regulation of muscle mass by growth hormone and IGF-I,» Br J Pharmacol, 2008. |
[4] | E. Topo et al, «The role and molecular mechanism of D-aspartic acid in the release and synthesis of LH and testosterone in humans and rats,» Reprod Biol Endocrinol, 2009. |
[5] | M. Bakheet et al, «EFFECT OF ZINC SUPPLEMENTATION IN IMPROVING PITUITARY GONADOTROPINS SECRETION IN SMOKERS SUBJECTS,» AL-AZHAR ASSIUT MEDICAL JOURNAL, 2015. |
[6] | S. Banihani et al, «Ginger and Testosterone,» Biomolecules, 2018. |
[7] | L. Ewing et al, «Effect of luteinizing hormone on Leydig cell structure and testosterone secretion.,» Endocrinology, 1983. |
[8] | C. o. H. M. Products, «Assessment report on Urtica dioica L., Urtica urens L.,their hybrids or their mixtures, radix,» 2008. |
[9] | M. Schulster et al, «The role of estradiol in male reproductive function,» Asian J Androl, 2016. |
[10] | S. Wankhede et al, «Beneficial effects of fenugreek glycoside supplementation in male subjects during resistance training: A randomized controlled pilot study,» Journal of Sport and Health Science, 2016. |
[11] | Y. Wang et al, «The red wine polyphenol resveratrol displays bilevel inhibition on aromatase in breast cancer cells.,» Toxicol Sci., 2006. |
[12] | L. Bucci, «Ornithine ingestion and growth hormone release in bodybuilders,» Nutrition Research, 1990. |
[13] | A. Cochard et al, «Effects of arginine, growth hormone-releasing hormone(GHRH) and neostigmine administered singly or in paired combinations on growth hormone (GH) release in pigs,» 1997. |
[14] | M. Duclos, «Effets de l’entraînement physique sur les fonctions endocrines,» Annales d’Endocrinologie, 2001. |
[15] | S. Lee et al, «Effects of ginseng on stress-related depression, anxiety, and the hypothalamic–pituitary–adrenal axis,» J Ginseng Res, 2017. |
[16] | M. Stachowicz et al, «The effect of diet components on the level of cortisol,» European Food Research and Technology , 2016. |
[17] | M. Miyake et al, «Randomised controlled trial of the effects of L-ornithine on stress markers and sleep quality in healthy workers,» Nutr J., 2014. |